Les droits des femmes au Mali
La Constitution du Mali interdit toute forme de discrimination : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l'origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l'opinion politique est interdite. »
Le Mali mène une Politique Nationale Genre (PNG), qui entend concrétiser ses engagements nationaux, internationaux et africains avec l’objectif d’édifier une société démocratique et un État de droit dans lequel l’égalité entre les femmes et les hommes constitue une valeur fondamentale telle qu’inscrite dans la Constitution du Mali du 25 février 1992 et son préambule. La PNG-Mali tire sa légitimité d’un ensemble d’instruments juridiques nationaux, internationaux et africains, telle qu’une souscription à l’internationale de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CÉDEF), à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et à son Protocole facultatif relatif aux droits des femmes en Afrique.
Mais qu’en est-il de l’application de ces droits ?
L’exercice des droits des femmes est soumis à l’influence de facteurs socioculturels du statut de la femme, que l’on veut traditionnellement mère et épouse.
Les interprétations erronées et les pratiques coutumières et religieuses demeurent d’importantes références pour la gestion des rapports entre les femmes et les hommes dans la société malienne. Elles sont surtout utilisées pour justifier des comportements et pratiques néfastes (sororat, l’excision, les violences physiques et sexuelles, les mariages précoces et forcés). Les femmes n’exerceront pas de la même manière leurs droits selon différents facteurs tels que l’accès à l’éducation, la classe sociale ou encore l’ethnie.
Dans ces conditions, la réalisation de l’égalité en droit n’est pas totalement acquise en pratique. Ces facteurs limitent la participation des femmes maliennes dans la vie sociétale avec les mêmes chances que les hommes et la réelle garantie de leurs droits.
Il y a une différence importante entre les garanties juridiques énoncées pour l’égalité et l’effectivité de celles-ci.
Une régression est observable concernant l’évolution historique du droit des femmes, puisqu’ au XIII siècle, le Mali avait déjà formulé dans sa charte du Kouroukan-Fouga, un article 16 qui disposait qu’: « En plus de leurs occupations quotidiennes, les femmes doivent être associées à tous nos Gouvernements ».
Toutefois, et pour finir, nous pouvons aussi constater, qu’aujourd’hui, à travers le secteur associatif, les femmes ont de plus en plus tendance à exprimer leur voix. De même dans le milieu politique où le Mali compte quasiment un tiers de députés femmes.
Par conséquent, s’il reste encore des efforts à faire dans la pratique, le Mali semble être en bonne voie.
Diaba BATHILY
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